ARTICLE DANS PALEOANTHROPOLOGY JOURNAL
La revue PaleoAnthropology journal publie en mars 2019 un numéro spécial consacré aux parures associées au corps de la préhistoire ancienne. Luc Laporte et Catherine Dupont, auxquels il faut ajouter Laurent Quesnel qui a réalisé la DAO des squelettes et des parures, consacrent un article à l’étude comparative de parures personnelles et d’objets d'ornementation issus de deux sites funéraires de chasseurs-cueilleurs, l'un en France à La Vergne (Charente-Maritime) et l'autre en Argentine (Arroyo Seco II). Il traite notamment de la nature de ces objets associés, des matières premières et du degré de modification des coquilles utilisées.
Cet article présente deux études de cas de secteurs géographiques et ambiances culturelles, puisqu’ils se trouvent sur les deux côtés de l'océan Atlantique : le premier site est celui du cimetière d'Arroyo Seco II, dans la pampa en Argentine (7800 à 6300 BP et 4800 à 4300 BP), et le second se trouve dans l'ouest de la France, à La Vergne (Charente-Maritime), daté du Mésolithique ancien (9280 à 9000 BP). Ces deux cimetières, dont les vestiges sont exceptionnellement bien conservés, appartiennent à des populations de chasseurs-cueilleurs dont les coquillages sont une composante majeure. De tels lieux de sépulture, en particulier les tombes en pleine terre, permettent de discuter du statut des objets de parure et d'ornementation en lien avec les défunts, mais également de leur emplacement dans la tombe. Certains d'entre eux contiennent des parures corporelles en abondance, tandis que d'autres semblent correspondre au dépôt d'objets en matière périssable richement ornés. Chacun d'entre eux contribue à la mise en scène des funérailles. La comparaison d'exemples aussi éloignés oblige à aller au-delà des contingences strictement locales et permet de mieux souligner les similitudes. C'est aussi l'occasion de mettre en lumière différents types d'actions humaines sur la matière, parmi lesquelles nous opposerons une appropriation d'entités naturelles au façonnage de matière première. En ce qui concerne les ornements personnels préhistoriques, ce débat rappelle la distinction antérieure entre les coquilles et les coquillages. Dans ce schéma comparatif, un nouvel exemple - l'ensemble funéraire néolithique de Germignac en Charente-Maritime (6090 avant notre ère) où les coquillages sont aussi un élément majeur de parure – permet de mettre en évidence comment les premiers agriculteurs, au moins dans ce cas, ont effacé l'identité originelle (et donc l’origine naturelle) de certains éléments.
Référence
Luc Laporte and Catherine Dupont (2019) "Special Issue: Early Personal Ornaments --- Personal Adornments and Objects of Ornamentation: Two Case Studies From Hunter-Gatherer Burials in France (La Vergne) and Argentine (Arroyo Seco II)" PaleoAnthropology 2019:156-176
L'intégralité des articles de ce numéro du PaleoAnthropology journal est accessible ici
Contact OSUR
Luc Laporte (CReAAH) / @
Catherine Dupont (CReAAH) / @
Alain-Hervé Le Gall (multiCOM OSUR) / @